Le rachat de crédit moto peut en cacher un autre !
L’achat d’une moto est une dépense importante.
Il existe bien-sûr des crédits moto. Mais un tel crédit ajouté à d’autres a vite fait de déséquilibrer un budget.
Pour que la moto reste un plaisir qui n’entraîne pas de sacrifices sur l’essentiel, le rachat de crédits peut alors être une excellente solution.
Au final, l’interêt du rachat credit moto peut dépasser largement le cadre du financement de la moto !
Dès que j’ai posé mes miches d’adolescent sur la selle d’un cyclo-sport, une rutilante Flandria Record 49,9, à mon quatorzième anniversaire, ça été l’addiction totale.
La déjà célébrissime Bonneville T120 du même millésime (1965) me faisait rêver de devenir tout d’un coup plus vieux de quatre ans ! Malheureusement, je ne possèderai jamais cette légendaire Triumph de 650 cm3 qui, en version course, préparée à l’usine, couvrait le tour du redoutable Tourist Trophy de l’Ile de Man à plus de 160 km/h. 18 ans, par contre, je les ai eus en 69. En cette année érotique, ce n’est pas seulement d’Angleterre que les jolies choses arrivaient chez nous. Cette année là, HONDA a présenté son extraordinaire CB 750 Four. Dès lors, tout a changé dans l’univers de la moto.
Des motos, j’en ai eu de toutes sortes : des roadsters, des sportives, des trails, des routières/GT et même des customs et de toutes marques : des japonaises, des américaines, des italiennes et, bien sûr, des Triumph grâce à sir John Bloor, un industriel anglais fou de la marque, qui en 91, l’avait fait renaître de ses cendres encore fumantes à Hinckley, près de Coventry. La première, par nostalgie évidemment, fut la Thunderbird 900 ( la nouvelle Bonnie n’existait pas encore ), puis une Sprint ST 955 et deux Trophy 1200 dont une montée en side Beringer Orion.
Depuis quelques trop longues années, en raison de changements intervenus dans ma vie personnelle et professionnelle, j’ai dû, à mon grand désespoir, me passer de moto.
Maintenant que je suis à nouveau bien dans mes baskets, l’envie revient plus forte que jamais : le manque exacerbe le désir !
Et c’est justement maintenant que la dernière version de la bad girl d’Hinckley fait son apparition. L’emblématique Speed Triple, le plus excitant roadster sportif et le plus affûté jamais produit est en vente libre ! Une Triumph de légende qui souffle cette année ses quatorze bougies. L’un de mes amis qui possède – heureux homme ! – la version 2005 m’a rendu fou de jalousie après un essai inoubliable sur les routes sinueuses de l’Ardèche. L’icône millésimée 2008, c’est la même en mieux ! Comment résister au son félin du 3-cylindres en ligne de cette diablesse musculeuse dans sa robe noir mat qui ne cache rien de sa mécanique ? Un rugissement catactéristique qui nous grise. Le ramage de cette naked bike se rapporte à son plumage ! Un chassis de rêve qui dégage une sensation de puissance à l’état pur. La magie du 3 pattes briton survitaminé est unique : un mélange de twin musclé et de quatre en ligne coupleux. Au guidon, c’est l’ivresse totale : un caractère hargneux qui n’appartient qu’à elle : pleine en bas (10,7 mkg à 5000 tours ! ), elle tracte avec vigueur jusqu’aux plus hauts régimes dans une sonorité envoûtante. Dommage quand même que la loi française nous empêche de profiter de l’explosion de puissance qui survient dans les 2000 derniers tours avant la zone rouge sur les modèles non bridés aux dires des journalistes essayeurs. On ne peut quand même pas avoir les plus hauts prélèvements obligatoires et les plus hautes puissances sur les motos en France, ça ferait trop de jaloux ! Ca reste quand même un sacré bouilleur où bat un coeur de sportive. Les bras s’allongent dès qu’on tire sur le câble qui est prise directe sur la roue arrière. Pour le son fabuleux dont cette diva nous gratifie, couper avant un virage devient un pur bonheur. Même au feu rouge, son grondement sourd nous enchante. Sa rigidité est exemplaire, sa précision est quasi-chirurgicale et son freinage nous vient directement d’outre tombe. En plus de son excellente manoeuvrabilité, son empattement court et son angle de colonne fermé donnent à cette street bike exclusive une surprenante vivacité, la faisant passer d’un angle sur l’autre en danseuse. Autant dire que, même si elle sait se montrer docile à bas régime et enrouler sur un filet de gaz, son comportement routier incite gravement à l’arsouille. La Speed Triple est super joueuse. Elle délivre un mix de sensations qui la rend unique et définitivement irrésistible. So british mais pas flegmatique pour un penny ! Inutile de vous dire que je crève d’envie d’acheter ce joyau de la Couronne. C’est un vaccin contre la morosité ambiante.
Seulement voilà, en évoquant le pouvoir d’achat qui s’effrite, même s’il reste très compétitif à ce tarif là, il faut quand même sortir 11.150 € pour repartir au guidon Magura de ce radical streetfighter ( traduisez « sportive urbaine » ).
Alors, je fais mes comptes et je constate que, question crédits, je suis border line ! La mensualité du prêt de la maison qui n’en finit plus de grimper, celle de la voiture un peu lourde pour que le crédit dure pas plus qu’elle et quelques revolving qui ressemblent au tonneau des Danaïdes ! Bref, plus de la moitié de nos revenus ( heureusement que ma femme gagne bien sa vie ! ) y passe. Rajouter un crédit moto de 11.150 € au bas mot ( il faut penser à renouveler tout l’équipement qui date un peu et quelques accessoires de la marque, sans même s’attarder sur les merveilles concoctées pour la Speed 2008 par Rizoma, seraient appréciés ! ) ne serait vraiment pas raisonnable.
Au quatrième passage à la concession Triumph, le patron, un homme de mon âge qui, tout comme moi, est tombé dans de l’huile de moteur tout jeune et lui-même possesseur d’une Speed Triple, avec lequel j’avais tout de suite sympathisé, m’interrogea sur le problème qui m’empêchait de passer à l’acte. Je lui expliquais pourquoi je ne pouvais pas me laisser aller à cet achat déraisonnable et passionné. Alors, rassuré, il me proposa de rencontrer Laetitia, sa femme qui, signe du destin, dirigeait une société de rachat de crédits. Le rendez-vous fut immédiatement pris par téléphone.
Le lendemain, je me trouvais en face d’elle dans son bureau. J’avais apporté les documents qu’elle m’avait listés au téléphone. Après avoir échangé quelques impressions sur la moto qu’elle adorait elle aussi, bien que le confort de la passagère n’était manifestement pas la préoccupation majeure du concepteur de la belle anglaise, Laetitia m’interrogea sur la situation de mon ménage, ses revenus ( 3800 € au total ), son patrimoine ( la maison vaut aujourd’hui près de 270.000 € ), ses charges ( 1959 € ), notamment sur les caractéristiques de nos crédits en cours.
Elle s’intéressa en particulier au prêt immobilier. D’un montant de 200.000 €, je l’avais obtenu en juillet 2003 sur 25 ans avec un taux révisable qui était à l’époque de 3,73% hors frais et assurance. La première année, les mensualités ( 1026 € au départ plus 160 € d’assurance ) avaient baissé d’un pouième ( 1018 € ) et, depuis, elles ne cessent plus d’augmenter et de plus en plus fort. Ce mois-ci le taux ( toujours hors assurance ) est passé à 6,56% et la mensualité à 1350 €, soit une augmentation de plus de 30%. En cinq ans, j’ai surtout remboursé des intérêts toujours plus lourds. Elle pris le temps de m’expliquer le fonctionnement d’un taux révisable, ce qu’était la « marge » de la banque ( la mienne était de 1,60% ), ce qu’était l’Euribor ( le mien était sur 3 mois ), et la raison de l’augmentation de cet indice. Mon banquier n’en avait pas fait tant !
Le crédit voiture n’appela pas de commentaires de sa part, sauf à me faire remarquer qu’une durée de 36 mois était trop courte compte tenu de la valeur de revente d’un véhicule acheté neuf au bout de trois ans avec 100.000 km.
Quant aux crédits revolving, Laetitia faillit me faire choir de ma chaise lorsque, relevés de compte à l’appui, elle me fit remarquer qu’entre les intérêts du mois et l’assurance, c’était près de la moitié de la mensualité qui partait en fumée ! Je croyais que des taux d’intérêts à plus de 18% l’an, c’était déjà beaucoup … Je n’y étais pas ! Effectivement, les réserves ne se reconstituaient pas vite, je comprends mieux pourquoi. Laetitia m’a expliqué au passage que le TEG d’un crédit revolving ne tenait pas compte de l’assurance si celle-ci n’est pas obligatoire même si elle ajoutée d’office. Ceci explique cela !
Enfin, elle m’interrogea sur le fonctionnement de nos comptes bancaires qui, mis à part un découvert chronique d’environ 3000 €, fonctionnaient sans le moindre incident depuis toujours.
« La bonne nouvelle dans tout ça », me dit-elle avec humour, » c’est que votre moto ne va pas vous coûter cher ! ». Je l’ai regardée, interloqué.
Laetitia, en reprenant sa feuille de calcul, m’expliqua qu’elle pouvait faire racheter tous mes crédits à des taux inférieurs aux leurs, à commencer par le prêt immobilier, qui seraient tous consolidés à un taux FIXE de 5,80% hors frais et assurance et sans hypothèque ( donc pas de frais de mainlevée de celle en place ). En clair, me dit-elle à montant et à durée égale ( calculés sur la moyenne des prêts en cours ), je suis très largement gagnant sur le coût total de crédit. Même en y ajoutant les frais liés à l’opération, c’est-à-dire les frais de la banque, les frais d’intermédiation ( ou de courtage si l’on préfère ) et le coût du cautionnement, je serais toujours gagnant. Malheureusement, ce gain ne permettrait pas de financer la moto à budget égal. Pour que le financement de cette dernière n’entraîne pas d’augmentation de la charge mensuelle de remboursement de crédit, il faut augmenter la durée d’amortissement du prêt de restructuration, donc nécessairement son coût total. Il est ainsi même possible de réduire la mensualité pour « gommer » l’augmentation de la mensualité du crédit immobilier en raison de la variation du taux, soit environ 300€ de moins.
J’étais dubitatif, il me fallait des chiffres.
Laetitia me les a immédiatement donnés. Le solde de mon prêt immobilier est de 171904 €, celui du crédit automobile 5247 € et ceux des trois revolving de 2025 €, 1004 € & 820 € soit un total de 181000 €.auquel il fallait ajouter le montant de mon découvert de 3000 € pour arriver à un total de 184000 € à rembourser. Le prix de la Speed Triple est de 11.500 € auquel Laetitia me suggéra de rajouter 4500 € pour l’achat de nos casques intégraux ARAI, blousons et gants, ainsi que des quelques accessoires repérés sur les catalogues Triumph et Rizoma. Il me resterait même de quoi payer ma prime annuelle d’assurances tous risques à la Mutuelle des Motards et une bonne année de sans plomb 95, poignée en coin ! Ainsi, le montant net serait de 200.000 € tout rond auquel s’ajoutent 10.000 € de frais ( banque, courtage et cautionnement ) compte tenu de ce qu’en tant que motard, elle me consent un taux de commissionnement réduit sur le rachat credit. Ce prêt de 210.000 € me serait consenti sous forme d’un rachat de crédit immobilier cautionné, c’est-à-dire sans hypothèque, sur la même durée ( initiale ) que mon crédit immobilier, soit 25 ans, au taux fixe nominal ( hors frais et assurance ) de 5,80%. La mensualité correspondante est de 1328 €, soit un coût total de 188.400 € dont 10.000 € de perceptions forfaitaires. Laetitia me propose de renoncer à l’assurance groupe du prêteur au profit d’une délégation bien moins chère puisque de 142 € ( je payais 160 € ), soit un coût total avec assurance de 275.900 €. Ainsi, le TEG annuel s’élève à 7,44%.
En comparant assurance incluse, je paierais 1470 € par mois contre 1959 € actuellement. Mon endettement baissera de plus de 50% à moins de 40%. C’est quand même plus confortable ! Qui plus est, cette mensualité sera constante pendant toute la durée du crédit alors que celle de mon ancien prêt immobilier ne cessait d’augmenter et ça risquait fort de continuer en raison d’une conjoncture qui oriente les taux à la hausse. A combien me serait revenu ce prêt au final ? Mystère ! Je sortirais donc près de 500 € de moins par mois, je n’aurais plus à craindre de mauvaises surprises conjoncturelles, je n’aurais plus de découvert et ma moto serait payée, équipements et accessoires en sus. La contrepartie sera de payer 5 ans de plus. De toutes façons, si je conservais mon prêt immobilier actuel, je serais dans l’obligation de faire répercuter les hausses à venir sur la durée car le montant des mensualités ampute désormais mon pouvoir d’achat de manière trop importante ( -324 € par mois en cinq ans ! ).
Laetitia me garantit que si, par impossible, le refinancement nous était refusé ou qu’il ne nous convienne pas à 100%, voire même que nous changions d’avis entretemps, nous ne devrions strictement rien à personne. Toute l’énergie déployée, le temps passé et les frais engagés par sa société pour nous obtenir ce réaménagement de crédits seraient cadeau. Le sourire de la financière en sus !
Après en avoir parlé avec Valérie, mon épouse, le soir même, nous convînmes de ne pas s’emballer et de consulter notre banquier avant de prendre une décision.
Rendez-vous fut pris dès le lendemain. Après avoir exposé mes besoins au directeur de l’agence, celui-ci se montra dubitatif sur l’intérêt de procéder à une restructuration financière pour financer une moto, en particulier d’y inclure la consolidation du prêt immobilier. Bien que j’insistais sur l’urgence d’une décision, il me demanda un petit délai pour examiner la question plus en détail. Deux jours plus tard, c’est mon Conseillé en clientèle qui me rappela sur mon portable pour m’annoncer que la Banque ne considérait pas ce regroupement de crédits comme opportun mais qu’en tout état de cause le fait que le compte accusait une position débitrice importante et récurrente leur interdisait d’y réserver une suite favorable. Pour me consoler, le Chargé de clientèle me précisa que sa banque n’aurait, de toutes façons, pas été en mesure de me proposer un taux fixe nominal de 5,80% pour un rachat de crédits ni un cautionnement. Fair play, il reconnut volontiers que les organismes de rachat de crédit étaient plus à même qu’une banque traditionnelle d’obtenir des conditions concurrentielles à leurs clients, puisqu’ils travaillent avec tous les établissements de crédits spécialisés dans la restructuration sur le marché, et que lui-même adressait souvent ses clients vers la société de rachat de crédit qui m’avait fait la première proposition qu’il jugeait d’ailleurs excellente.
Notre décision était prise et bien prise : nous confierons le rachat de nos crédits à Laetitia. Le dossier fut monté en un rien de temps avec son aide. Très vite, un accord de principe nous fut donné par le partenaire qu’elle avait sélectionné en priorité et quelques renseignements et justificatifs complémentaires plus loin, nous reçûmes à la maison l’offre préalable de crédit très riche en informations de tous ordres avec l’obligation de l’étudier tranquillement durant un délai minimum de dix jours françs avant de pouvoir la ratifier si elle nous satisfaisait totalement, Loi Scrivener oblige ! Une fois signée, nous bénéficions encore d’un délai de rétractation de quatorze jours au cas où nous aurions des remords ! Mais –Dieu merci- cette protection supplémentaire ne retarderait pas le déblocage des fonds et comme nous n’aurions pas à passer devant un Notaire, il interviendrait sitôt le délai de réflexion expiré.
En moins d’un mois, délai de réflexion compris, Laetitia avait bouclé l’opération en se chargeant de toutes les démarches et de toutes les formalités.
Motarde elle-même, elle sait que le temps compte double quand on attend sa machine !
Certes, l’achat de la Speed Triple a été l’élément déclenchant du regroupement de nos crédits, mais même en dehors de son financement, cette opération s’avère particulièrement profitable pour nous.
Désormais, je consacrerai plus de temps à mes revues de moto qu’à la rubrique financière des journaux pour suivre l’évolution des taux d’intérêts !
Bon, faut que je vous quitte maintenant, Laetitia et Jacques nous attendent pour se tirer gentiment la bourre dans les petits virolos du coin avec nos bêtes noires au grand méchant look !
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